Aspa J et coll. : “Impact of initial antibiotic choice on mortality from pneumococcal pneumonia.” Eur Respir J., 2006 ; 27: 1010-1019
Publié en juin 2006
Les études concernant le pronostic des pneumonies communautaires à streptocoques pneumoniae sont discordantes. Certaines retrouvent une surmortalité et d’autres non, et un travail récent suggère qu’une bi-antibiothérapie réduirait la mortalité dans les pneumonies à pneumocoques. En Espagne, environ 40 % des pneumocoques présentent une sensibilité diminuée à la pénicilline. Les auteurs ont donc décidé d’évaluer la mortalité des patients ayant une pneumonie communautaire à pneumocoques et l’impact de l’antibiothérapie initiale.
Il s’agit d’une étude multicentrique conduite dans 35 hôpitaux espagnols ayant inclus 638 malades atteints de pneumonie à pneumocoques. L’antibiothérapie était laissée au libre choix du médecin ayant en charge les patients. Cinq groupes de traitement ont été distingués : monothérapie par béta-lactamine (n = 251), monothérapie par macrolide (n = 37), béta-lactamine et macrolide (n = 198), lévofloxacine (n = 48) et autres associations (n = 104). Les patients dits « référents » étaient ceux traités par une association béta-lactamine et macrolide puisqu’une étude récente a montré qu’il existait une diminution du pourcentage d’hospitalisation, de la durée de l’hospitalisation et de la mortalité, en cas de pneumonie communautaire traitée par cette bi-antibiothérapie, par rapport à une monothérapie et ce, même dans le cadre d’une pneumonie à pneumocoque.
L’âge moyen des 638 sujets était de 62 ans. Le pourcentage de pneumonie à pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline était de 36 %, (dont 10 % de haute résistance). Ni une résistance à la pénicilline, ni une quelconque antibiothérapie initiale n’a eu d’influence sur la mortalité. La mortalité de la population globale a été de 85 %. Comme précédemment rapporté dans d’autres travaux, les patients hospitalisés en réanimation et ceux qui avaient une insuffisance rénale ont eu une mortalité supérieure (respectivement 33 % et 38 %).
En analyse multi-variée mais de façon non significative, l’utilisation en monothérapie de la lévofloxacine diminuait le risque de mortalité (p=0,069).